L'embellie, Audur Ava Olafsdottir chez Zulmar


Il est des livres... qui nous embarquent dans un voyage, un voyage intérieur, un voyage sur des terres énigmatiques, qui nous font nous éloigner pour mieux revenir...

Nous suivons l’itinéraire d'une femme, d'abord maîtresse, puis elle même trompée et quittée par son mari. Une femme hors de son temps, qui vit de ses impulsions et de ses envies, une femme qui se laisse porter par cette vie d'épouse sans enfant. Jusqu'au jour où son mari lui reproche ce qui fait justement son charme, cette façon de passer sur la vie de la savourer sans en avoir l'air, sans en dire un mot...
Alors que son mari la quitte, un autre garçon entre dans sa vie : Tumi, le fils de sa meilleure amie enceinte jusqu'au cou. Tumi n'est pas un enfant comme les autres, il a son langage, son monde, son handicap, ses culs de bouteilles et ses énormes appareils auditifs. Face à cette enfant déroutant la narratrice décide qu'il est temps pour eux deux de partir, d'entreprendre un voyage vers l'est, d'aller à la rencontre du monde.
Sur la route de l'est les hommes sont peu nombreux, le paysage plat et presque désertique, mais malgré novembre il fait bon si près du cercle polaire, et il pleut... L'eau est partout, recouvre tout, inonde et anéanti les sentiments, et les souvenirs...
Puis vient l'Embellie, l'appel de jours meilleurs, du retour à Reykjavik, le retour à vie réelle, le nouveau départ est un retour...
Ce roman nous offre à demi-mots une belle réflexion sur le langage, sur ce que les mots ne peuvent dire, sur ces émotions qui les dépassent. Le silence, les non-dits, leurs douleurs et leurs délectations.
Tout comme dans Rosa Candida, Audur Ava Olafsdattir, nous offre un récit initiatique d'une finesse infinie. Dans une série de rencontres avec l'autre, l'enfant, la nature et soi même... 
A l'image d'un paysage islandais ce roman est à la fois calme et tumultueux, énigmatique et limpide, festif et grave, fluide et rocailleux... Tout en contrastes cette lecture nous transporte, nous partons avec la narratrice, ses douleurs, ses doutes, ses envies et ses folies, sans jamais tomber dans l'excés ou la fausse note...

Un délice que j'aurais aimé déguster au coin du feu, juste un beau roman...


Et quoi de mieux que les belles ballades du groupe Islandais Of Monsters and Men pour accompagner cette lecture...

1 commentaire:

  1. Moi, c'est ce clip qui a accompagné ma lecture de L'Embellie : http://vimeo.com/27307766
    Je trouve qu'il colle parfaitement au roman, avec le petit garçon.
    Je découvre ton blog... il est super ;) !

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Vos petits blablas !